Conférence du 15 décembre 2018
« Paul Thueux, pour l’honneur d’un homme. »
Film documentaire de 52 minutes diffusé sur France 3 en décembre 2016 et relatant l’histoire d’une rumeur infondée à Pontoise après la Seconde Guerre mondiale.
Ce documentaire exceptionnel, ayant nécessité 5 ans d’investigations, avait été diffusé en avant-première, quelques jours auparavant, au cinéma Utopia de Pontoise.
Notre rencontre a revêtue un aspect particulier puisque l’élément majeur en sera la projection du film, mais nous aurons la chance d’avoir parmi nous les réalisateurs Bruno Albanti (réalisateur-cameraman-monteur, diplômé de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales), et Jean-Philippe Maillochaud, qui répondront à vos interrogations après la projection.
Ont été également présents des représentants du Centre René-Nodot pour la Mémoire de la Résistance et de la Déportation en Val-d’Oise (CERN 95), en particulier Annie Delpech et Jean-François Couriol, qui ont œuvré opiniâtrement depuis les années 1980, avec Jean-Pierre Dubreuil, pour la réhabilitation officielle de Paul Thueux par nos édiles locaux, surtout ces 25 dernière années. Combat enfin couronné de succès et célébré le 1er septembre 2013, lors de la commémoration du groupe Chabanne, comme nous l’avions relaté en détail dans notre bulletin n° 78-79, en 2014.
Bonne opportunité aussi pour mieux connaître le CERN 95, doté d’un site internet très intéressant, dont le combat pour Paul Thueux est fort bien mis en valeur dans le film qui montre à quel point il est difficile de mobiliser pour une noble cause, face à un manque d’informations, voire à la désinformation ou à la mauvaise foi, ou même à l’indifférence.
Une belle page d’histoire locale, au nom de la Justice et de la Vérité !
Conférence du 17 novembre 2018
Le 17 novembre 2018, notre fidèle adhérent Régis Deroudille, membre de la Société d’histoire de l’Ordre Souverain de Malte et du bureau des Amis du Vexin Français, est venu nous exposer l’histoire de la commanderie hospitalière de Louvières et Vaumion, dans le Vexin Français, depuis sa création au XIIe siècle, jusqu’à sa disparition en tant qu’établissement dépendant de l’Ordre de Malte, à la fin du XVIIIe siècle.
Après avoir présenté les chartes de fondation consultées aux Archives nationales, il nous a convié à une visite virtuelle des lieux, puis dégagéles principaux faits de l’histoire de cette commanderie :
Le rattachement courant XVe à la commanderie parisienne de Saint-Jean-de-Latran, puis sa création en tant que commanderie autonome au milieu du XVIIe siècle.
La vie de la commanderie sera évoquée par des actes historiques tirés des archives : prise de possession de commandeurs, plans terriers, et biographies de certains des commandeurs.
Puis notre conférencier s’est affranchi de l’histoire locale en rappelant les grands faits historiques s’étant déroulés à chaque époque de Louvières et Vaumion, et notamment ceux propres à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem dit de Rhodes puis de Malte. Il nous a précisé l’organisation et le fonctionnement de cette illustre institution.
La prestation s’est achèvée très concrètement par la présentation d’une curieuse affaire judiciaire concernant la possession de terres de la commanderie, qui se déroula dans les tous derniers jours de l’Ancien Régime.
Régis Deroudille nous a passionné autant par cette conférence qu’il le fit, le 20 avril 2013, en nous contant avec verve « L’extraordinaire destin des frères d’Abos de Théméricourt au XVIIe siècle ».
Conférence du 13 octobre 2018
L'évolution de la médecine et de la chirurgie pendant la Grande Guerre,
Etude historique et sociologique par Jean-Marie Turgis, docteur en médecine
La révolution industrielle du XIXe siècle avait largement transformé l’art militaire: des armes puissantes et destructrices furent inventées. Mais le fantassin restait celui de la guerre de 1870, et la pratique de la médecine et de la chirurgie avait peu évolué.
Trois semaines après le début du conflit, à Rossignol, près de Neufchâteau dans les Ardennes belges, les armées françaises et allemandes s’affrontèrent le samedi 22 août 1914. Cette journée fut sans doute la plus meurtrière de l’histoire de France : on estime à 27 000 le nombre de morts et de disparus en un seul jour.
Devant une telle hécatombe, il fallut faire fi du passé et, rapidement, grâce aux progrès de la science, créer de toutes pièces une médecine et une chirurgie modernes, adaptées au nouveau conflit. En cinq années, le pari fut tenu; la mortalité des blessés régressa dans d’importantes proportions et les séquelles des blessures devinrent sensiblement souvent moins graves et moins handicapantes.
Nous avions déjà abordé le sujet grâce à une conférence et un article d’Isabelle Joz-Rolland à propos des techniques innovantes et fructueuses des praticiennes écossaises de Royaumont.
Le docteur Jean-Marie Turgis nous a présenté un tableau beaucoup plus étendu des conséquences humaines du conflit, s’appuyant sur de nombreux exemples concrets. Il nous a montré combien les facultés d’innovation, voire de sacrifice, du monde médical dans l’urgence extrême, permirent de soulager et de sauver de nombreuses victimes qui retrouvaient, auprès des soignants, une humanité et un respect dont la hiérarchie militaire n’avait guère le souci !
Conférence du 26 mai 2018
Le professeur Jacques Dupâquier,
militant communiste à Pontoise, 1947-1957
par Jean-François Dupâquier, journaliste,
ancien directeur du journal L’Écho-Le Régional
Jean-François Dupâquier est bien connu des Pontoisiens, non seulement parce qu’il est un fidèle du quartier Notre-Dame, mais parce qu’il est une personnalité du monde de la presse locale, voire nationale, depuis des décennies.
Ce journaliste et écrivain à la plume alerte fut rédacteur en chef à l’Évènement du Jeudi et au Quotidien de Paris, mais on le connait surtout localement pour avoir été longtemps directeur de l’hebdomadaire L’Écho-Le Régional qu’il avait repris, jeune, à la suite de Joseph Codet, forte personnalité de Persan-Beaumont.
Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages sur le Rwanda et le Burundi, Jean-François Dupâquier a été témoin-expert auprès du parquet du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).
Nous l’avons déjà reçu en conférence, notamment à propos de la charismatique Maria Deraismes.
Cette fois, c’est en tant que fils du brillant historien Jacques Dupâquier (1922-2010) qu’il nous propose un inédit : retracer la période de 1947 à 1957 où son père fut un jeune professeur, communiste militant, animé par un idéalisme qui toucha de nombreux intellectuels de cette époque.
On sait que beaucoup furent amenés à déchanter à partir de 1956. Nous avons vu ce qu’il en fut pour Jacques Dupâquier, à la lumière des documents et témoignages réunis par son fils.
Conférence du 7 avril 2018
Villégiatures et grands domaines autour de la forêt de Montmorency du XVIIIe au XXe siècle
par Cécile Lestienne, responsable de l'inventaire du patrimoine
aux Archives départementales du Val-d'Oise
Docteur en histoire de l'art, Cécile Lestienne a occupé le poste de chercheur au service régional de l'Inventaire général de Bourgogne, où elle a réalisé une étude du patrimoine des canaux bourguignons.
Responsable de l'Inventaire du patrimoine aux Archives départementales du Val-d’Oise depuis mars 2013, elle a notamment travaillé sur le projet départemental de site Internet et d'application mobile "Valdoise Mybalade". Entre 2013 et 2017, elle a également réalisé un inventaire des patrimoines bâtis situés autour du Sentier des Lisières, aménagé par le département en 2010 autour de la forêt de Montmorency. Le thème de la conférence s'est appuyé en partie sur les données collectées lors de cette dernière étude.
Conférence du 10 mars 2018
Beaumont-sur-Oise antique
par Didier Vermeersch, conservateur territorial du patrimoine,
maître de conférences en histoire antique et archéologie
Didier Vermeersch a consacré toute sa carrière à l’archéologie, en pratiquant cette science dans de nombreux domaines et sur de nombreux terrains.
En 1981, il est chargé de cours à l’Université Paris XIII-Villetaneuse. Puis, en 1999, chargé de cours et de TD en histoire antique à l’Université de Cergy-Pontoise.
Durant sa longue carrière, il fut responsable de chantiers de fouilles et des études consécutives sur 8 sites, dont 4 à Beaumont-sur-Oise époque antique de 1988 à 2004. Depuis 2005, il est intégré au Projet Collectif de Recherche des Vaux de la Celle, à Genainville.
Il fait partie du comité de lecture de différentes revues archéologiques, est membre du conseil d’administration de la Société Française d’Etude de la Céramique Antique en Gaule. Il a publié une cinquantaine d’articles dans des revues scientifiques et archéologiques et dans des catalogues d’exposition, participé au Projet Collectif de Recherches sur les Agglomérations antiques du Nord de la Gaule (direction : R. Hanoune, Université Lille 3). Il a aussi organisé une douzaine d’expositions, généralement liées aux Journées du patrimoine.
Il a terminé sa longue carrière en tant que Conservateur en Chef du Patrimoine Territorial, détaché comme maître de Conférences en histoire ancienne et archéologie à l’Université de Cergy-Pontoise.
Bien qu’il soit officiellement en retraite, mais toujours aussi passionné, Didier Vermeesch ne peut se passer de revenir à chaque fois que c’est possible sur le site des Vaux de la Celle, où il voudrait tellement terminer l’étude des bassins et nymphées au sud du temple !
Jean-Bernard Guillaume
Conférence du 10 février 2018
Histoire vécue de la naissance et du développement
de l’Agglomération cergypontaine,
par Jean-Claude Rault, ancien chargé de développement social
et de la valorisation du patrimoine de Cergy-Pontoise
Pour revivre la création de la Ville Nouvelle dans les années soixante et son formidable développement pendant quatre décennies, une profonde mutation territoriale et une aventure urbaine, humaine et sociale exceptionnelle, Jean-Claude Rault, acteur et témoin privilégié de cette évolution, nous a fait partager sa connaissance vécue de l’agglomération Cergy-Pontoise.
Les anciens ont revécu leur propre expérience et les nouveaux découvriront comment, de conception en oppositions et de volonté en matérialisation, un projet d’État d’une telle envergure n’a pas pu se passer d’hommes exceptionnels mais aussi de citoyens engagés.
Conférence du 13 janvier 2018
Cent ans de mode à Pontoise et dans les environs
de 1820 à 1914
par Odile Caffin-Carcy, conférencière des Musées nationaux et
Maria-Angela Salas, chargée de mission à la Société historique
Comment s'habillait-on, à Pontoise et dans les environs, pendant ce siècle ?
Retrouvait-on les mêmes tendances qu’à Paris, toute proche, et dans quelle mesure les femmes de condition plus modeste, citadines ou paysannes, avaient-elles pu ou non les suivre dans le cadre de leur travail ou des jours de fête ?
Cette étude, basée sur des documents issus des musées, des archives familiales et sur des vêtements de moins en moins rares au fur et à mesure que l’on avance dans le XIXe siècle, a tenté d’y répondre.
Les hommes, ruraux ou citadins, n'ont pas été oubliés, même si ils ont été beaucoup moins concernés par l’évolution de leurs tenues, plus modérée et moins spectaculaire que celle des femmes.
Nous avons donc parcourru l’évolution de la mode entre 1820 et 1914, en faisant des gros plans sur Pontoise et ses environs, en retrouvant une partie de l'exposition des Journées patrimoine à laquelle les deux conférencières ont largement contribué, et avons ainsi lever le voile sur l’histoire passionnante du costume dans notre région.